Spie, une croissance électrisée par le M&A - NextStep Magazine

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Spie, une croissance électrisée par le M&A

En l’espace de vingt ans, Spie a bouclé plus de… 160 acquisitions.
Évoluant dans des marchés fragmentés et porté par les besoins croissants
de ses clients en matière de transitions environnementale et numérique,
le leader européen indépendant des services multi-techniques dans les domaines
de l’énergie et des communications n’entend pas lever le pied.

Chez Spie, le M&A ne prend pas de vacances, y compris pendant l’été. Après avoir scellé début juillet un accord en vue d’acquérir la société suisse SD Fiber, spécialisée dans le déploiement de réseaux de fibre optique jusqu’à la rue (FTTS), jusqu’au bâtiment (FTTB) et jusqu’au domicile (FTTH), le leader européen indépendant des services multi-techniques dans les domaines de l’énergie et des communications a en effet finalisé fin août un autre rachat stratégique : celui de l’entreprise néerlandaise Voets & Donkers aux Pays-Bas, grâce à laquelle il va renforcer sa position dans les technologies de réfrigération industrielle et les systèmes de traitement de l’air. Deux opérations qui interviennent notamment après celles de Rovitech (marché des data centers) aux Pays-Bas également en juin et de LTEC Group (intégrateur de solutions d’automatisation et de gestion des bâtiments) en Pologne en avril.

Un modèle générateur de cash

Pour de nombreuses entités, un tel rythme d’acquisitions pourrait apparaître frénétique. Mais pas pour Spie. « Depuis 2006, le groupe a réalisé plus de 160 opérations de croissance externe ! Désormais, le groupe ambitionne 400 à 500 M€ de chiffre d’affaires additionnel via les acquisitions chaque année », témoigne Jérôme Vanhove, qui fut directeur M&A du groupe de 2007 à 2015. Désormais directeur financier du groupe, ce dernier a conservé la compétence M&A dans son périmètre. En 2024, par exemple, les 8 acquisitions menées par la société ont gonflé son chiffre d’affaires de 457 M€.

Poursuivant trois objectifs, à savoir le déploiement de son offre de services, le développement de son portefeuille clients et l’acquisition d’expertises dans des secteurs de niche, cette boulimie peu commune est alimentée par deux paramètres. Déjà, les opportunités de rachat à l’international sont légion. « Spie opère en effet sur des marchés particulièrement fragmentés qui regorgent d’acteurs de petite et moyenne taille. Corollaire de cette situation, les parts de marché de chacun des acteurs sont réduites, y compris pour les leaders dont Spie fait partie », signale Jérôme Vanhove. Or, dans ce contexte favorable à la consolidation sectorielle, Spie dispose d’un atout non négligeable. « Notre modèle d’affaires étant faiblement capitalistique, il est fortement générateur de cash. Nous sommes dès lors en mesure d’autofinancer l’intégralité de notre croissance externe. En outre, nous nous appuyons sur un bilan solide, marqué notamment par un faible endettement (levier d’endettement financier de 1,6 fois à fin décembre 2024), ce qui nous laisse des marges de manœuvre conséquentes pour réaliser, le cas échéant, des opérations de plus grande envergure ». À la fin du premier semestre 2025, la liquidité du groupe s’établissait à 1,295 md€, un montant réparti entre 295 M€ de trésorerie nette et 1 md€ de ligne de crédit revolving non tirée.

Une organisation décentralisée

Afin de tirer au mieux parti de cette configuration de marché et de cette situation financière, Spie a mis en place un dispositif à l’efficacité éprouvée. De façon globale, le groupe repose sur une organisation décentralisée par pays. « Il en va de même s’agissant de nos ressources M&A, qui sont déployées dans chacun des pays ou zones géographiques du groupe, le tout sous la supervision de Peter Harbula, directeur M&A du groupe. Nous avons déployé un processus M&A particulièrement bien huilé, nous permettant d’allier agilité et méthode », fait remarquer Jérôme Vanhove. Dans chaque pays, des professionnels M&A dédiés officient donc (un en France, un aux Pays-Bas, quatre en Allemagne, un en Europe centrale…). « Les équipes opérationnelles ayant la meilleure connaissance des acteurs locaux de notre écosystème, toutes les forces vives de l’entreprise sont mobilisées dans la quête de cibles ». Péter Harbula, directeur M&A du groupe au sein de la direction financière et basé au siège en France, est le « garant de la bonne exécution des différents projets suivant les règles et procédures applicables dans le groupe », précise Jérôme Vanhove.

Dans ce cadre, les dossiers identifiés et validés par les directions pays, ou proposés par des banques-conseils, sont soumis à l’approbation du siège. Chacun d’entre eux fait l’objet d’abord d’un comité de validation stratégique, puis d’un comité d’acquisition post due-diligence, auxquels participent notamment le président-directeur général et les équipes pays. Dans leurs reportings mensuels, les pays mentionnent les cibles en cours d’examen et les transactions en cours de process. Toutes ces informations sont ensuite reprises dans le reporting groupe mensuel. En règle générale, les opérations portent sur l’intégralité du capital de la cible.

Un pipeline robuste

Sélective dans ce domaine, l’entreprise compte un volant de dossiers à l’étude simultanément et dans un état avancé (discussions entamées avec les vendeurs, exécution en cours) assez stable dans le temps. C’est aussi le cas lors de périodes moins fastes pour le marché mondial
du M&A, comme l’est 2025. « Ce millésime ne sera vraisemblablement pas notre plus gros en matière d’acquisitions, mais notre pipeline actuel de cibles se révèle particulièrement riche », prévient Jérôme Vanhove. Cela tombe bien, car Spie, qui a récemment communiqué ses nouveaux objectifs financiers pour la période 2025-2028,
entend maintenir une dynamique de croissance externe très soutenue : alors que la production espérée est censée croître à un rythme annuel moyen de 7 % à 9 %, la part de la croissance organique ne serait « que » de 3 % à 4 % par an en moyenne. « Nous allons continuer de nous développer dans les géographies où nous sommes déjà présents, avec l’intention d’acquérir des activités à forte valeur ajoutée dans nos métiers ».

Une stratégie qui profite aussi aux salariés

Coté en Bourse depuis 2015, Spie est aujourd’hui détenu à hauteur de 2 % par ses managers et de près de 7,9 % par les autres collaborateurs dans le cadre du dispositif du dispositif SHARE FOR YOU. Les salariés sont ainsi devenus en avril 2021 le premier actionnaire du groupe. Lors de l’édition 2024 du programme, leur participation a été massive. Plus de 21 000 salariés ont en effet souscrit à l’offre proposée, un effectif en hausse de 25 % par rapport à l’année précédente. À cette occasion, plus de 5 000 collaborateurs ont d’ailleurs investi pour la première fois.

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