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Ring Capital, le maillon qui manquait aux scale-up françaises

« Good spirit, best profits » : c’est ainsi que se présente, sur son site Internet, l’équipe de Ring Capital, le premier fonds français de tech growth equity. Un positionnement original et pertinent pour accompagner les start-up technologiques et numériques en hyper-croissance vers l’étape supérieure. 


C’est devant l’entrée de l’école de leurs enfants que l’idée d’une association a germé entre Nicolas Celier et Geoffroy Bragadir. Les deux hommes se connaissent depuis plusieurs années, pour avoir étudié sur les mêmes bancs, d’abord ceux du lycée Franklin à Paris, puis ceux de HEC. Ils se sont par la suite retrouvés sur des opérations de co‑investissement comme SoCloz, puis TextMaster. Geoffroy Bragadir, ancien fondateur de la société de courtage en services financiers Empruntis, était alors devenu business angel et co‑fondateur d’Aurinvest Capital 3. Nicolas Celier exerçait pour sa part comme associé d’Alven Capital, après avoir co‑fondé Crédit Lyonnais Venture Capital.


Très impliqué dans les réseaux d’entrepreneurs, il a participé à la création de Share IT, le programme d’accélération Tech for Good de Station F, et est administrateur de France Digitale. « Il a vu naître et grandir les plus belles entreprises tech du moment », dit de lui l’un de ses concurrents.


Lier l’expérience d’un VC à celle d’un ancien opérationnel, voilà un gage d’efficacité et surtout une aide précieuse pour les start-up qui cherchent à devenir des PME et des ETI. Un attelage assez classique aujourd’hui et qui a d’ailleurs fait ses preuves. « Mais peu de professionnels ont cette expérience de l’hyper-croissance dont l’objectif est de faire émerger de futurs champions de la tech », soutient Geoffroy Bragadir. Si ce duo d’associés était naturellement promis à monter un fonds de type série A ou B, c’est pourtant un autre positionnement qu’ils ont choisi.



Une première en France. « Nous souhaitions pouvoir suivre les entreprises au-delà de l’early-stage, raconte l’associé. Les aider à passer le cap suivant, celui du développement interne, voire de l’international, en leur apportant un financement d’une dizaine de millions d’euros. »


Or le marché français, et plus largement européen, est lacunaire sur le segment de l’investissement dans les entreprises tech qui sont rentables, ou en passe de le devenir, mais qui n’ont pas encore la taille pour attirer des fonds comme Partech Growth, Idinvest Growth ou des investisseurs étrangers.


Le marché américain du venture growth/tech growth est bien entendu déjà très bien servi. Et en Grande-Bretagne, Kennet fait figure de pionnier. « Jusqu’à présent, les start-up françaises ayant atteint ce niveau de maturité n’avaient d’autre choix que de réaliser un tour de financement modeste auprès de leurs actionnaires historiques ou de limiter leur croissance pour atteindre rapidement la profitabilité », explique Jean-David Chamboredon, co‑président de France Digitale. Aucun investisseur français ne se positionnait sur des tickets avoisinant les 10 millions d’euros. C’est donc à partir de ce constat de carence que Nicolas Celier et Geoffroy Bragadir ont fondé le premier fonds hexagonal de tech growth equity.



Les chiffres clés :


2017


Création de Ring Capital par Geoffroy Bragadir et Nicolas Celier.


3 à 15 M€


Le montant de leurs tickets. Puis 20 M€
en co‑investissement pour des tours allant de 3 à 30 M€.


140 M€


Le closing de Ring Capital 1. Le deuxième closing s’est élevé à 165 M€.


Déjà deux levées de fonds. Geoffroy Bragadir retrace les débuts du projet : « Au premier jour de l’aventure, j’ai créé un dossier sur Dropbox pour nous permettre de partager nos idées. Je l’avais intitulé FING pour “fonds d’investissement Nico & Geoffroy”. Nous avons fait tous nos roadshows avec ce nom. » Puis est venu le temps de la créativité, « avec, puis sans verre de vin ! ». Une centaine de noms leur est proposée par un logiciel open-source d’intelligence artificielle nourri de 25 000 noms de fonds et de 25 000 noms de start-up. Au milieu du listing, une ligne attire leur attention : Ring Capital. « La proximité avec notre nom de code était évidente, reconnaît Nicolas Celier. L’anneau symbolise en outre la fidélité, l’alliance, la communauté, qui sont des valeurs que nous souhaitons véhiculer. » Sans oublier bien sûr la référence à la Communauté de l’anneau, un repère dans l’univers des geeks.


Deux ans de roadshows ont été nécessaires pour le lancement du fonds. Le duo d’associés s’est entouré d’une équipe de cinq professionnels enthousiastes et très impliqués : Nicolas Bailly, Alban de La Brétèche, Marie-Capucine Lemétais, Thomas Marsal et Hagera Sendabad. Mais c’est surtout le professionnalisme et l’expérience des fondateurs qui a convaincu plusieurs grands investisseurs parmi lesquels AG2R La Mondiale, Bpifrance, la Bred, Danone ou encore Tikehau Capital qui est entré au capital à hauteur de 25 % de la société de gestion.


Ring Capital 1 a démarré avec une capacité d’investissement de 140 millions d’euros en décembre dernier. L’objectif que s’étaient fixé les deux associés était situé entre 90 et 150 millions. « Nous avons atteint notre objectif maximum, ce qui est déjà un beau succès mais, surtout, nous l’avons dépassé sur notre deuxième closing de mai 2018 », se réjouit Nicolas Celier. 165 millions d’euros viennent en effet d’être levés grâce, notamment, au soutien de Xavier Niel.


Performance et mentoring. « Nos souscripteurs attendent de nous que nous déployions leur argent rapidement et avec performance, expliquent les deux associés. Dans six mois, nous devrions avoir investi dans quatre ou cinq sociétés. » Le premier investissement a été réalisé concomitamment au closing du fonds 1.


Six millions d’euros ont été investis dans Adikteev, une plateforme de marketing numérique répondant aux problématiques de communication des annonceurs, des agences médias et des développeurs d’application. « C’est l’une des figures de proue du mouvement adtech français, que nous suivions avec intérêt depuis sa création il y a un peu plus de quatre ans », témoigne Nicolas Celier.


Et pour les aider à monter « la marche supérieure », Ring Capital a choisi de leur faire bénéficier d’un savoir-faire et d’une expérience quasiment uniques sur le marché. Une communauté de 75 mentors a été mise en place, constituée d’entrepreneurs à succès ayant une expérience réussie de passage à l’échelle supérieure, comme Thierry Petit (Showroomprivé), Morgane Sezalory (Sézane) ou encore Hugues Le Bret (Compte Nickel).


Jean-David Chamboredon le reconnaît : « Le ciblage de Ring Capital est clair et différencié. L’équipe est sérieuse, compétente et reconnue comme telle sur le marché. » Les fonds de LBO n’hésitent d’ailleurs pas à les solliciter pour du co‑investissement. « Notre positionnement est original et compétitif sur le marché, analyse Nicolas Celier. Ring Capital représente un partenaire de choix pour les fonds généralistes qui recherchent l’expérience et la connaissance des scale-up. » Tous les ingrédients semblent donc réunis pour accompagner de nouvelles belles histoires de French tech.



ils sont comme ça…


Une réussite?


Avoir réussi à réunir autour de nous des profils si différents, et riches, alors même que le fonds n’existait pas

Un flop?

Ce qui aurait dû être notre deuxième deal. Belle société, 25M€ de CA en forte croissance, bien rentable. Nous nous sommes tapés dans la main avec les fondateurs et les investisseurs, ne restait plus qu’à faire le « paperwork » : l’équipe se réjouissait déjà. Làs, 48h plus tard nous nous faisons doubler par un industriel qui rachète 100% des titres… difficile de lutter !

Un projet ?

Même si nous venons seulement de faire notre closing final de Ring Capital, nous avons beaucoup de projets ! Nous sommes nous aussi des entrepreneurs après tout… Ce qui nous portera vers le premier est certainement son sens ! (cryptic wink)

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